Rêver d'une économie islamique avant que celle-ci ne soit musulmane n'est-ce pas là le risque systémique premier qui planerait au dessus de la finance dite islamique du fait d'un culte qui se voudrait religion à lui seul? Puisque la sharia'a est indicatrice de sens éthique il convient de s'assurer, entre le discours et la pratique, que les dissonances soient absentes des produits financiers tant en ce qui concerne les interdits que les obligations. La théorie constructale des communications permet de se pencher honnêtement sur les forces et faiblesses des institutions ainsi que sur les blocages qui paralysent les consciences confrontées à la complexité et au changement. En l'absence d'une pensée économique musulmane structurée l'indignation insurrectionnelle issue du Printemps Arabe reste plastique et jette dans l'errance des politiques incapables d'apporter des réponses probantes aux besoins de changement dont les fondements sont escamotés. Le manque de contenu solide fait que l'indignation absorbe toutes les causes et donne à la conviction la forme qui la flatte tout en ouvrant sur d'autres désillusions.