Pendant des décennies, la construction européenne a empilé des politiques sectorielles sans prendre en compte l'impact territorial de ces politiques. La reconnaissance des villes comme lieu pertinent d'intervention participe de l'entreprise de refonte des moyens d'actions communautaires. Une refonte destinée, entre autres, à procurer une visibilité politique plus forte à la Commission européenne. Cette dernière veut faire des villes "le point de départ des politiques et programmes européens". Ses initiatives dans le domaine urbain ont été acceptées, mais dès que les gouvernements centraux ont constaté le développement des relations directes avec les gouvernements locaux, ils ont réagi en récupérant la prérogative la plus importante, à savoir la sélection des villes bénéficiaires. Toutefois, nous assistons à un déplacement significatif de l'attention intérieure des ressources et des personnes vers la Commission européenne. Cette dernière a réussi à renouveler les cadres de pensée pour appréhender les problèmes urbains. Les nouveaux registres sont venus se rajouter, et non pas remplacer les registres classiques de l'action publique.