Face à l'âpreté des luttes de pouvoir,l'entrepreneur politique est souvent contraint de mobiliser d'autres types de ressources pour parvenir à ses fins dans un environnement où la morale et l'éthique ne comptent très souvent qu'en tant que moyens et non simplement comme fins en soi. Parmi ces ressources politiques d'un autre genre, les forces occultes et les médiations cultuelles occupent une place de choix. Dans le contexte africain et camerounais en particulier, les représentations sociales qui travaillent l'univers politique ont contribué à faire des lieux de pouvoir des espèces de mondes parallèles où les rites, les mythes, les faits divers, les storytellings et autres récits de vie co-produisent le politique en le sacralisant et en le mystifiant à dessein pour l'autonomiser des autres champs. Cet essai apporte donc des éléments de réponse à un certain nombre de questionnements relatifs à cette insatiable quête du sacré dans le contexte camerounais en évitant de n'en faire qu'une sorte de symptôme pathologique du politique propre à certaines sociétés comme le suggèrent des théories ethno-centrées en quête d'exotisme.