Nous savons que l'écriture d'aujourd'hui ne se contente plus de coucher du texte noir sur blanc le long des pages. Depuis le Coup de dés de Mallarmé, au moins, le texte n'a cessé de dialoguer avec l'espace et le(s) support(s) qui l'accueille(nt), engendrant ainsi des formes mixtes dans lesquelles l'iconique interagit avec le langagier. Ces formes mixtes se sont aussi révélées comme lieux privilégiés d'exploration de potentialités inventives, poétiques (poèmes-dessins, « calligrammes »...), esthétiques, au sens large (« contraintes » chez les auteurs oulipiens, attention soutenue chez d'autres auteurs qui partagent le même intérêt pour les aspects matériels ou formels de la création). Que l'on songe à certaines productions récentes de Jacques Roubaud, au dernier ouvrage de Marcel Bénabou, De but en blanc - en collaboration avec l'OuPeinPo -, à la radicale proposition de Mark Z. Danielewski dans O Revolutions, ou encore aux travaux dans la droite ligne des Nouvelles Impressions d'Afrique de Raymond Roussel. Il s'est donc agi de poser la question de ce que la contrainte fait aux images et aux textes avec lesquels elle se trouve le cas échéant associée, à laquelle répondent les auteurs.