Cette étude présente une évaluation des risques encourus par un acier industriel vis-à-vis du phénomène de fragilisation par les métaux liquides (Pb, Pb-Bi, Sn). Une combinaison particulière d'effets microstructuraux et de conditions d'essai montre que l'acier peut se comporter comme un matériau fragile en présence de métal liquide. Le phénomène central impliqué dans le mécanisme physique conduisant à cette fragilisation est la réduction d'énergie de surface induite par adsorption du métal liquide en surface de l'acier. Cette étude apporte la preuve inédite qu'aucun processus diffusionnel n'est nécessaire et que le simple contact du métal liquide en surface de l'acier déclenche une rupture brutale par clivage. La fragilisation mise ici en évidence s'appuie sur la théorie de la rupture fragile dans les matériaux ductiles et sur les notions définies couramment en mécanique de la rupture. Cette interprétation est confortée par des calculs théoriques basés sur la théorie de la fonctionnelle de densité des électrons à l'interface solide/liquide.