D'abord considérées comme des cérémonies rituelles, puis comme des espaces de pouvoir pour une élite en quête de reconnaissance, les funérailles s'appréhendent désormais comme des espaces marchands au coeur des campagnes. Dès lors, elles intègrent un ensemble de commerce de proximité qui les éloigne, de plus en plus, de l'esprit de communion et de gratuité qui a jadis constitué de socle à leur organisation. La réflexion ainsi menée s'est construite autour d'une question principale : quelle est la contribution des pratiques actuelles des funérailles à l'émergence et à la structuration du commerce de proximité dans les campagnes de la commune de Bangangté ? Pour répondre à cette interrogation, une méthodologie bâtie sur des bases qualitatives et quantitatives a été construite. Il est apparu que le commerce de proximité qui se greffe autour des funérailles est dû à un changement social peu soutenu par l'apport des valeurs traditionnelles qui a engendré la naissance des nouveaux besoins chez les organisateurs et les invités ainsi que la monétisation progressive de l'économie rurale. Cette construction économique permet aux populations de survivre à défaut de prospérer.