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"J'avale ces biscottes humides et ce foutu café délicieux. La taie d'oreiller transpire ma propre sueur et tente de sécher sous l'air de mes ronflements. Mes cheveux, alchimie de paille et d'iode, oxydent la brume désormais. Mes pieds secs devenus lumineux à force de cultiver des ampoules, éclairent le teck comme dans Billy Jean. Ce dos, tenu par une chaine rouillée appelée colonne vertébrale, pleure sur mes fesses postées à 142° Est, Sud-Est de la barre. Et ce scénario qui se répète, et cette mise en scène qui se prépare, et ce spectacle qui manque d'entracte, c'est ça l'aventure, notre…mehr

Produktbeschreibung
"J'avale ces biscottes humides et ce foutu café délicieux. La taie d'oreiller transpire ma propre sueur et tente de sécher sous l'air de mes ronflements. Mes cheveux, alchimie de paille et d'iode, oxydent la brume désormais. Mes pieds secs devenus lumineux à force de cultiver des ampoules, éclairent le teck comme dans Billy Jean. Ce dos, tenu par une chaine rouillée appelée colonne vertébrale, pleure sur mes fesses postées à 142° Est, Sud-Est de la barre. Et ce scénario qui se répète, et cette mise en scène qui se prépare, et ce spectacle qui manque d'entracte, c'est ça l'aventure, notre aventure...J'écris sur ce bout de banquette avant de prendre mon quart, derrière cette barre la nuit tombée, sous la modeste échelle conduisant au cockpit, fatigué ou en pleine forme, qu'il vente ou sous pétole. J'écris chaque jour, dans l'authenticité d'un témoignage d'un grand voyage, dans l'amour du partage, entre sourires et déceptions, entre la vie et la mort, dans le sens des marées, face aux vents et aux horizons, proche des terres et loin des miens, sous ce ciel et mes étoiles."
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Autorenporträt
"Je m'étouffe sous ce bitume, dans la nature tuée et recomposée qu'on appelle chaleureusement matière, dans l'expression triste de ces platanes qui me sont invisibles, dans le bruit des moteurs modernes, dans la fausse lumière électrique qui m'aveugle l'esprit, dans ce steak dégueulasse qui, jadis, abritait une sensation, dans l'architecture horrible de nos HLM et mon ascenseur toujours en panne, dans mon regard vide devant ce miroir après une journée de métro... Je m'adapte à ce gris qui hante la grande ville. J'ai même l'impression que ma vie est un résumé d'adaptations d'ailleurs. Je ne fais pas semblant, ne joue pas un rôle dans les divers environnements. J'écris d'une plume poétique dans un lieu de vie et gratte des textes durs, sombres dans un lieu de mort. Je me suis cru fou à écrire, penser deux opposés le même jour, à aimer l'humanité devant un tableau et à la haïr en sortant du musée, arrivé à la station de bus. Schizophrène ou « adapté de l'instant » ? Je prétends ne pas être malade finalement (peut être excessif, je l'accorde)."