La libération conditionnelle existe en Belgique depuis 1888. Il a fallu plus de cent ans pour que cette mesure ne soit plus accordée par le pouvoir exécutif (le ministre de la Justice) mais bien par une juridiction : la commission de libération conditionnelle. Nous nous sommes intéressé aux bougés de la rationalité pénale dans le cadre du dispositif de la libération conditionnelle, et ce dans le cadre d une perspective foucaldienne. Nous avons analysé les décisions des commissions de libération conditionnelle qui octroient (et refusent) la libération conditionnelle à un prisonnier et celles qui concernent le contrôle des libérés (pouvant aboutir à une réincarcération). Cette analyse, qui s est basée principalement sur un usage " décalé " de l outil statistique, a voulu tester l hypothèse selon laquelle les transformations observées signaleraient le passage de ce qu il est convenu d appeler, à la suite Feeley et Simon, une " ancienne pénologie " orientée vers le traitement de la délinquance, à une " nouvelle pénologie " orientée vers la surveillance et la gestion carcérale et para-carcérale du risque social.