Le nombre des personnes qui habitent seules est en croissance, particulièrement dans les quartiers centraux des grandes villes. Cette tendance concerne diverses catégories de personnes, dont les jeunes adultes âgés de 20 à 35 ans. La dimension urbaine du fait d'habiter seul constitue un visage de la jeunesse. Ce travail traite du rapport de sociabilité à l'intérieur de l'espace de proximité chez de jeunes adultes qui habitent seuls dans les quartiers centraux à Montréal. Il examine les parcours résidentiels et biographiques, le déploiement spatial des réseaux sociaux et le rapport entretenu avec le quartier. On s'intéresse aux évènements qui ont mené à habiter seul, à qui vit proche et qui vit loin parmi les personnes qui composent les réseaux sociaux, de même que la vie sociale pratiquée dans le quartier. Les analyses distinguent des attachements symboliques au quartier ainsi que des dynamiques de sociabilité en lien avec les processus de gentrification qui ont cours dans les quartiers à l'étude. En conclusion, on examine le jeune adulte qui habite seul comme figure de la modernité et de la transformation du lien social en milieu urbain.