Dans la zone de mosaïque forêt-savane de la région du Centre-Cameroun, les études basées sur des données de télédétection, des enquêtes et des relevés botaniques révèlent une tendance à la transgression de la forêt sur la savane suite aux aménagements anthropiques. En implantant des haies vives défensives à base de Ceiba pentandra et de Bombax buonopozense à la fin du 19e siècle, les populations du village Yambassa dans la zone du confluent entre la rivière Mbam et le fleuve Sanaga ont créé des conditions favorables à l'implantation des espèces pionnières de la forêt dense en savane. Une fois installées à la faveur de la suspension des feux de brousse dans les savanes, ces espèces se sont étalées en s'associant avec des fruitiers introduits par l'homme pour créer des bosquets et des îlots forestiers. Ainsi, implantées au départ pour constituer des systèmes de défense contre des ennemis, les haies se sont converties avec le temps en ligne pare feu et en corridors de dispersion des espèces de la forêt. Récemment, les populations ont aussi exploité l'ombrage des haies pour y installer de part et d'autre des agro forêts à base de cacaoyers et de fruitiers comme le palmier à huile, etc.