Le pays sénoufo, au nord de la Côte d'Ivoire, étendu sur 55 000 km2 a été, plus d'un siècle durant, le théâtre d'une intense activité des missionnaires catholiques venus d'Europe pour son évangélisation. L'activité missionnaire y a été intensément menée à travers des méthodes d'évangélisation qu'on eut à qualifier de « directes » ou « d'indirectes », selon l'objectif immédiat visé. Du catéchisme qui visait directement la conversion absolue des recrues à travers d'abord l'enseignement biblique puis le baptême, les missionnaires adoptèrent une gamme variée de méthodes indirectes , pour amener le Sénoufo, adulte ou enfant, à opter pour le catholicisme, à savoir la création des villages chrétiens de liberté, les visites régulières chez les chefs locaux, la création des écoles catéchistiques, primaires et secondaires, la formation technique et professionnelle, l'action sanitaire, les dons intéressés aux nécessiteux , les jeux et les fêtes. Le recours systématique à l'action sociale et éducative créa un fort sentiment favorable à l'endroit des missionnaires vus par les Sénoufo, comme étant des « Sauveurs » pour les avoir sauvés des mains sanguinaires de Samory Touré.