Dans des espaces tels que les frontières, la notion de territoire prend une signification différente. La population frontalière est confrontée quotidiennement à un territoire fragmenté par une ligne qui marque le dedans et le dehors. Ce territoire, où souvent des tensions apparaissent et des propos racistes se répandent pourrait entrainer des conséquences identitaires. Dans cette recherche, qui porte sur la population frontalière franco-genevoise, nous cherchons à savoir si une identité en morceaux pourrait apparaître du fait que les individus sont confrontés simultanément à deux systèmes identificatoires différents. Les résultats de ce travail mettent en évidence que bien que le morcèlement identitaire ne puisse pas être attribué à cette population à l'heure actuelle, l'unicité identitaire ne règne pas. Cette frontière est perçue comme un changement, une limite et un contrôle alors qu'en même temps elle serait invisible, discrète et sans sens. L'analyse de tous ces éléments parfois contradictoires nous mène à penser que les frontières peuvent être effacées territorialement, spatialement mais pas si vite des esprits.