Le rapport de race à race, racialisant donc, qui structure les liens sociaux coloniaux est surabondant dans l'imagerie coloniale allemande. Celle-ci regorge de faiseurs d'empire, de conquérants, d'explorateurs ou de marchands. On assiste par la vertu de l'image, à la mise en scène de l'altérité négative mêlée au mythe du bon sauvage rousseaulien, toute chose contribuant à dépouiller l'indigène d'humanité et le réduire à presque rien, en faire un sujet entiché du vernis allemand, colonial. Le recours à l'image coloniale pourrait être une option de circonstance. En réalité avec le temps, il met en réseau dans le système colonial impérial allemand la classe politique du Reich les décideurs de l'entreprise coloniale de la sphère privée de tous genres et l'opinion publique, celle-ci prise à témoin et impliquée dans l'action coloniale. Les images coloniales font comme les faire cohabiter. Le vrai enjeu dans cet ouvrage est de déconstruire le regard colonial que porte la stratégie de l'image produite pour l'exclusivité de l'empire mondial allemand. Il a été question semble-t-il, dans la production industrielle et la diffusion des images coloniales, de coloniser en germanisant le monde.