Dans l est du Tchad, l afflux de réfugiés du Darfour à partir de 2003, la résurgence des rébellions tchadiennes et des conflits intercommunautaires ont accru la dégradation de l environnement et le niveau d insécurité. Le déploiement à partir de 2008 d une force de protection européenne puis onusienne n empêche pas des exactions qui touchent les populations civiles et la présence humanitaire. Les recherches anglo-saxonnes sur les " conflits environnementaux " qui ont émergé après la fin de la Guerre froide font des pénuries de ressources une cause centrale de la violence. Mais la perpétuation de la guerre au Ouaddaï nécessite d interroger également le fonctionnement du territoire et du pouvoir, le rôle de la mémoire, et les modalités d insertion du Tchad dans la mondialisation. Par cette remontée aux sources de la violence, l auteur, dont l écriture est nourrie de la parole recueillie sur le terrain, donne sens à ce qui est perçu comme un échec du développement et de la démocratie.