Dans notre étude sur la contestation ironique du pouvoir nous voulons dévoiler l'idiosyncrasie des stratégies littéraires de la subversion à partir de l'étude de trois romans qui appartiennent à la francophonie littéraire africaine: Le Vieux Nègre et la médaille, du Camerounais Ferdinand Oyono (1956), La Vie et demie, du Congolais Sony Labou Tansi (1979) et Allah n'est pas obligé, de l'Ivoirien Ahmadou Kourouma (2000). L'usage de l'ironie, forme douée d'une grande liberté, forme intelligente et sournoise qui échappe par sa nature même à toute censure institutionnelle, est complémentée et enrichie littérairement par l'intervention des formes humoristiques et grotesques. Cette démarche narrative révèle une volonté polémique plus ou moins radicale de la part des auteurs qui, à partir de la distanciation, mettent en question le système ou le discours dominant, dévoilé dans l'univers romanesque.