Si parler de réalisme engagé dans le sens d'un réalisme au service d'une cause d'ordre social semble évident lorsqu'il s'agit de François Bon, cela peut paraître à première vue quelque peu étrange si l'on envisage les écrits d'Echenoz,classé comme auteur ludique. Mais les textes de notre corpus qu'il qualifie lui-même comme étant ses trois premiers romans et l'ancrage du récit dans une actualité socio-historique nous a incitée à poser notre problématique: voir comment à la finalité première de la fiction s'adjoint et se superpose aussi bien chez l'un comme chez l'autre une enquête dérangeante d'une réalité sociale indissociable d'une réflexion critique sur le réel de toute une époque. Notre étude comporte deux parties composée chacune de deux chapitres. La première partie intitulée: l'ancrage dans le réel, est consacrée à la représentation de la référentialité de l'espace/temps chez Jean Echenoz et François Bon. La seconde partie intitulée: dire le monde, est consacrée à la représentation d'un présent à la fois social et ontologique fortement boulversé par les mutations politiques et socio-économiques qui ont marqué les dernières années du siècle et le début du nouveau millénaire.