La conversation sarrautienne est le lieu de cristallisation du discours biaisé. Dans le dialogue romanesque qu'elle établit dans ses "romans" parler, c'est dire autre chose que les mots laissent entendre, c'est sous-entendre. Il s'agit, selon Ducrot, d'avancer quelque chose sans le dire , tout en le disant . La confrontation polyphonique donne le ton à l'échange verbal qui repose sur un paradoxe, parce que, comme Bakhtine entend l'affirmer: "dans le roman se réalise la reconnaissance de son propre langage dans un langage étranger, la reconnaissance, dans la vision du monde d'autrui, de sa propre vision".