Au milieu des années 1970, Sylvère Lotringer a créé Semiotext(e), un groupe philosophique devenu magazine puis maison d'édition. Depuis sa création, Semiotext(e) est le lieu de rencontres libres: John Cage lisant Nietzsche, à travers Deleuze; punk et philosophie; la possibilité de sexualités et de politiques alternatives; le dialogue immédiat entre artistes et philosophes. La vie artistique et intellectuelle américaine des cinquante dernières années en est largement tributaire. Le modèle de la revue et de la maison d'édition tourne essentiellement autour de la notion de collectif, et leur créateur Sylvère Lotringer s'est rarement livré à la continuité de son parcours personnel: son existence d'enfant caché pendant la Seconde Guerre mondiale; l'expérience libératrice puis traumatisante du collectif dans le kibboutz; son activisme parisien dans les années 1960; son temps d'errance, qui le mena, par Istanbul, aux États-Unis; et puis, bien sûr, ses années américaines, la façon dont il mêlait sa vie nocturne à l'expérimentation formelle qu'il a inventée avec Semiotext(e) et avec ses cours. Depuis le début des années 2010, Donatien Grau a pris l'habitude de rendre visite à Sylvère Lotringer lors de ses voyages à Los Angeles; certains de leurs dialogues ont été publiés ou tenus en public. Ceux-ci nous donnent accès à la vie de Sylvère Lotringer, ses amitiés, ses choix, son admiration pour certains des plus grands penseurs de notre temps. Les conversations montrent des éclats de vie, des traces d'un voyage, à travers les textes et l'existence elle-même, avec une intensité rare.
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