Elles sont serveuses, hôtesses ou réceptionnistes. Elles n'avaient aucune intention de tomber dans la prostitution. Mais pour survivre à un niveau de vie de plus en plus élevé à Abidjan, ces jeunes Ivoiriennes se sont transformées en " géreuz de bizi ", une activité parallèle qui consiste à se faire passer pour une fille ordinaire avant de se muer progressivement en escort-girl.Le phénomène est récent. Dans la Côte d'Ivoire post-coloniale, les Ghanéennes, surnommées les " Toutou ", ont longtemps eu le monopole sur le commerce du sexe. Mais depuis les années 2000, les prostituées ivoiriennes arrivent en tête, suivies par les Nigérianes. La raison de ce retournement : l'accroissement de la pauvreté en Côte d'Ivoire, où près de la moitié de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté, avec un chômage autour de 25 % et un salaire moyen ne dépassant pas 100 euros par mois. Tu ne te considères pas comme une prostituée ?Non ! Je ne suis pas une de ces filles qui font le trottoir.Que fais-tu alors ?Je suis serveuse dans un bar à Marcory depuis six mois. Là-bas, toutes les filles gèrent du bizi. Elles sont jolies avec leurs minijupes et leurs robes moulantes.