La lettre se rédige, dans le silence de la solitude, dans l'inspiration de l'absence. Que dévoile-t-elle de son auteur, de cette aspiration à l'autre inextinguible qui sous-tend la démarche ? Heinrich von Kleist choisit de se dévoiler à son correspondant - et dans ce dévoilement, s'esquisse le portrait d'un auteur troublant, passé maître dans l'art de l'excès. Un portrait contradictoire et fragmentaire, à l'image de l'oeuvre dont il est le produit. Un portrait tissé de monologues infinis, instants réflexifs qui servent la mise en forme de la pensée, sans nier toutefois en rien la démarche essentiellement dialogique du poète.
Kleist épistolier ? La mise en forme consciente de l'image, les procédés de dramatisation de l'écriture, l'utilisation réflexive du signe et du mot, le recours à un dispositif rhétorique et la transformation du réel dans l'écriture apparaissent comme autant d'aspects constitutifs d'une véritable oeuvre littéraire et laissent des traces visibles du processus d'élaboration de l'écriture. A la frontière entre la sémantique et la sémiotique, l'étude des manuscrits révèle un champ d'investigation fondamental pour l'approche de l'oeuvre et de l'écriture kleistiennes.
Kleist épistolier ? La mise en forme consciente de l'image, les procédés de dramatisation de l'écriture, l'utilisation réflexive du signe et du mot, le recours à un dispositif rhétorique et la transformation du réel dans l'écriture apparaissent comme autant d'aspects constitutifs d'une véritable oeuvre littéraire et laissent des traces visibles du processus d'élaboration de l'écriture. A la frontière entre la sémantique et la sémiotique, l'étude des manuscrits révèle un champ d'investigation fondamental pour l'approche de l'oeuvre et de l'écriture kleistiennes.