Un village libanais dans les années cinquante. Beaucoup d'hommes sont partis chercher fortune sous d'autres cieux. Ils ont laissé femmes et enfants derrière eux leur promettant en retour un avenir meilleur. Le village se vidait de ses hommes. Les femmes et les grands enfants ont pris en main leur propre destin. Le temps passait et le sort des hommes se répercutait directement sur la vie des villageois. Emir avait déjà douze ans. Il n'avait plus de nouvelles de son père. Sa mère était triste mais elle savait qu'elle n'avait pas le droit de lâcher. Emir n'était jamais allé à l'école; d'ailleurs, il n y avait pas d'école au village. Il n'y avait pas de livres non plus. Le seul livre que la famille possédait était le Coran du père. Emir passait des heures à examiner les mots et à essayer de les reproduire sur le sol de sa chambre à l'aide d'un morceau de gypse. Il les dessinait espérant apprendre à lire et écrire comme un moyen de retrouver son père. Son apprentissage de l'écriture allait faire de lui le médiateur entre les femmes et les hommes absents. Un jour, une lettre du père parvint à la mère. Une lettre d'amour. Emir avait trouvé le moyen de redonner vie à sa mère.