Au Cameroun la chanson est l'une des créations artistiques les plus prolifiques. Mais elle est minorée par la communauté scientifique. Pourtant elle constitue un sous-ensemble essentiel de la culture populaire, tant par son ancrage thématique dans le quotidien que par sa diffusion massive au sein des populations. Aujourd'hui ces populations ont trouvé en elle un vecteur de contestation, de résistance. Voilà qui justifie le choix du sujet de recherche. L'objet est de montrer comment les artistes-musiciens remettent en cause des idées et des pratiques solidement établies, déconstruisent les projections que l'Afrique subit dans un rapport encore dominé par l'imaginaire issu de la colonisation. La théorie postcoloniale nous a servi de base méthodologique. Nous l'avons abordée sous l'angle de la représentation selon Homi K. Bhabha. L'hypothèse générale de travail est la suivante : les chansonniers sous une forme poétique s'insurgent contre la société coloniale et néocoloniale. Nous avons analysé cinquante et une chansons de quatorze chansonniers créées entre 1980 et 2007. Le travail s'articule en trois grands moments constitués chacun de trois chapitres.