La privatisation des fonctions étatiques s est étendue, depuis une quinzaine d années, à un domaine que Max Weber jugeait intrinsèque à l État moderne : l exercice de la violence légitime. En effet, des gouvernements délèguent désormais à des firmes privées l accomplissement de missions qui relevaient traditionnellement du secteur militaire. Ce retour du privé dans les conflits incite inévitablement au rapprochement entre la privatisation militaire et le mercenariat. Nous nous proposons d examiner dans cet ouvrage la pertinence d un tel rapprochement sous les angles juridique, politique et socio-historique. L analyse qualitative réalisée suggère que la contractualisation de firmes privées dans les conflits inter-étatiques constitue davantage une configuration nouvelle et inachevée de l exercice de la violence légitime qu un regain du mercenariat.