Cet ouvrage analyse les sources et conséquences de diverses formes de corruption. A partir d'une analyse économétrique sur la structure des dépenses publiques d'une soixantaine de pays, nous montrons que la corruption favorise les dépenses en capital physique au détriment des dépenses en capital humain. Nous examinons ensuite les fondements théoriques de cette distorsion budgétaire: la qualité du système juridique et le degré de concentration du pouvoir politique influencent le niveau de corruption et la nature de cette distorsion qui affaiblit la croissance. Nous analysons ensuite les pratiques de corruption des entreprises à partir de données collectées au Maghreb: la corruption constitue un recours pour des firmes en perte de compétitivité, souffrant d'une insécurité juridique et pratiquant la fraude fiscale. Cependant, au-delà d'un certain degré de fraude fiscale, les entreprises réduisent leur offre de corruption. Enfin, nous proposons une lecture critique du processus de réforme de la gestion budgétaire au Burkina Faso: la lutte contre la corruption au niveau budgétaire se heurte à un contrôle peu efficace et à une insuffisante répartition des pouvoirs.