La critique sociale n'a pas pour objectif de détruire l'oeuvre littéraire ni de la modifier, mais de faire ressortir les faits que traitent les auteurs. Les romancières ivoiriennes sont, certes, arrivées tardivement sur l'échiquier romanesque avec Simone Kaya (1976), mais ces dernières décennies marquent le triomphe de cette littérature, vu le nombre croissant des oeuvres littéraires d'expression féminines ivoiriennes. Il n'y a plus chez elles, de sujets tabous ni de thèmes réservés uniquement aux hommes ; tout se dit et se lit sous la plume des femmes allant jusqu'à s'auto-représenter dans leurs propres textes. La thématique et le style ont également connu une évolution faisant observer une sorte de rébellion littéraire qui consacre ce qu'on pourrait appeler la naissance d'un nouveau roman ivoirien au féminin. Ainsi, dans ce processus d'émergence du roman féminin ivoirien, certaines romancières procèdent parfois à une sorte de démantèlement des structures narratives du récit traditionnel féminin taxé, jadis, de récit autobiographique pour revendiquer une liberté de création. C'est justement cette liberté qui sous-tend le thème de cette oeuvre .