Depuis la remise en cause des certitudes en physique et en mathématiques au XXe siècle, les scientifiques admettent qu'ils ne disposent d'aucune procédure de fondation absolue. Pourtant, les scientifiques continuent à défendre leurs positions contre des positions concurrentes, à prétendre à la validité. Or, comment peut-on justifier un énoncé en l'absence de fondement absolu ? Comment peut-on prétendre à la validité si on ne dispose que d'un savoir faillible ? Dans un premier temps, au lieu de prétendre à une validité absolue on peut prétendre plus modestement à des positions meilleures que les positions concurrentes connues. On évite ainsi toute ambition absolutiste sans tomber dans un relativisme autocontradictoire. Qu'est-ce qui permet cependant de dire qu'une position est meilleure qu'une autre ? Sur quel critère de préférence peut-on hiérarchiser des positions concurrentes ? Ce livre s'efforce d'établir un tel critère à partir de l'étude des philosophes de la connaissance, notamment Aristote, Popper et Habermas. Il en examine ensuite les implications sur les concepts épistémologiques tels que la scientificité et la vérité.