L'un des grands défis académiques actuels consiste non seulement à naturaliser l'épistémologie ou la production de nouvelles connaissances, mais aussi à naturaliser l'axiologie de la science, qui traite des théories, des hypothèses, des observations, des découvertes, des expériences, des publications, conformément à l'axiologie professionnelle, c'est-à-dire à inclure des critères d'évaluation éthique professionnelle dans la production de nouvelles connaissances. Les changements épistémiques sont une chose et les changements de valeurs éthiques dans les différentes disciplines scientifiques, y compris les mathématiques, qui sont considérées comme des sciences pures n'obéissant pas à la subjectivité, en sont une autre. Pour démontrer ces hypothèses, on analyse la dimension axiologique d'un moment important de l'histoire, comme la découverte du calcul différentiel et intégral, où l'on a supposé l'établissement d'une nouvelle valeur, le droit de propriété du premier découvreur, qui est sous-tendu par des valeurs non épistémiques. De même, que les valeurs de la science se manifestent dans la conception kuhnienne, dont le tournant sensible a été de naturaliser les valeurs épistémiques comme seules pertinentes pour la philosophie des pratiques scientifiques.