Tout pouvoir politique implique par essence l'idée d'usage de la force et la politique est la scène sociale d'exercice de la violence. Mais, puisque les êtres humains sont dotés de la raison et d'une conscience morale, ils essaient tant bien que mal de rationnaliser, de domestiquer ou d'apprivoiser cette violence naturelle à l'état brut à travers des mécanismes institutionnels (État de droit, la morale, la religion, force légale). Par conséquent, à la question de savoir entre la démocratie et le coup d'État, le côté où se trouve la raison, nous répondons que la raison se trouve des deux côtés et ne se trouve nulle part en même temps. Cette réponse peut paraître contradictoire mais nous voulons simplement dire que la démocratie a ses raisons mais elle a aussi ses torts, c'est-à-dire ses faiblesses et ses insuffisances. Il en est de même de la conquête violente du pouvoir à laquelle on donne d'emblée tort. Mais au fond, le coup d'État peut avoir ses raisons. Tout dépend de la bonne foi du dirigeant politique, tout dépend de la finalité de ses actions politiques. Elles doivent viser le bien-être du peuple.