Le développement des économies capitalistes s'est effectué entre le dix-neuvième et le vingtième siècle, selon un processus de concentration qui est à l'origine des grandes entreprises "conglomérales" qui composent le paysage industriel actuel. Cette dynamique semble emprunter aujourd'hui une autre voie puisque nous assistons à une recrudescence des phénomènes d'externalisation. Il ne s'agit pas d'un affaiblissement des entreprises mais d'une nouvelle manière de produire. L'industrie automobile est représentative de ce mouvement. De plus en plus assembleurs, les constructeurs délèguent aujourd'hui une part croissante de leurs activités productives à des entreprises spécialisées maîtrisant de nouvelles technologies. Dans cette perspective, nous nous proposons, dans un premier temps, de montrer que la théorie de la firme, construite pour expliquer l'intégration verticale, rencontre des difficultés à traiter de ce phénomène. Puis, dans un deuxième temps, nous dégagerons une théorie, en mesure d'expliquer la restructuration que connaît à l'heure actuelle l'industrie automobile, c'est-à-dire une théorie de la dynamique de l'organisation de l'industrie.