La finance islamique n'est pas uniquement un ensemble de "techniques", c'est un esprit, une éthique, une moralisation des comportements de l'Homme et une prise de conscience de sa mission sur terre comme elle a été définie dans le coran. Au Maroc, une première expérience a vu le jour en 2007 avec la mise en place de trois contrats islamiques : Mourabaha, Ijara et Mousharaka. En revanche, telle qu'elle a été conçue, cette expérience n'a pas rencontré le succès espéré par les opérateurs socio-économiques et le grand public. Ce n'est qu'au début de septembre 2012 qu'un projet d'amendement de la loi bancaire, consacrant le statut de banque islamique, a été soumis par Bank Al Maghreb aux professionnels pour consultation. A plus forte raison, ce revirement est dû à une situation de sous-liquidité caractérisant l'économie marocaine depuis 2008 et qui s'est accentuée considérablement depuis 2012 ; la finance islamique pouvant, à juste titre, constituer une soupape de financement. En plus d'un projet d'amendement de la loi sur la titrisation ouvrant aux opérateurs la possibilité d'émettre des sukuks sur la place casablancaise.