Qui sont ces imams qui détiennent une partie de l'autorité spirituelle et parfois temporelle de la deuxième religion de France ? Depuis plusieurs décennies, il leur est souvent reproché de s'autoproclamer "guide spirituel" sans en avoir la formation théologique dispensée par un institut reconnu. La légitimité de "ceux qui sont devant" et qui ne sont pas des prêtres dans l'acception occidentale du terme en souffre, en particulier face au regard de l'extérieur. Depuis des années, certains imams, appointés par les mosquées du territoire français, viennent de l'étranger, flux générant des hypothèses souvent fallacieuses. Les gouvernements successifs en France tentent de structurer une formation adaptée aux règles nationales, sans bafouer la loi de 1905, en faisant abstraction dans la réalité et dans la communication des diverses interprétations de l'islam. Vaines tentatives. Comment vit-on cette situation de mutation difficile sur le terrain? Quels sont les besoins en formation? Théologiques, civiques voire purement de maîtrise de la langue française? Nous avons mené des recherches sur les mosquées du Grand Marseille.