Ce travail considère le cinéma comme mécanisme privilégié du biopouvoir. L'écriture cinématographique émerge au dix-neuvième siècle d'un discours décadent (Rimbaud, Huysmans, Nietzsche) qui cherchait à valoriser et galvaniser le corps avec une nouvelle forme d'écriture. L'ouvrage se focalise sur cette nouvelle écriture cinétique en se déplaçant d'une étude des représentations à une analyse du dispositif de représentation en relation avec le corps. À travers le prisme du biopouvoir, il s'agit d'explorer cette question: comment l'écriture alphabétique se différencie-t-elle de la cinématographie quant à la façon dont elle opère sur le corps (le corps lisant mais aussi le corps écrivant)? Le premier et le second chapitre examinent comment le physiologiste français Etienne-Jules Marey réinscrivit Nietzsche, Rimbaud, and Huysmans lorsqu'il adressa le problème de la fatigue des corps dans sa propre discipline. Les derniers quatre chapitres continuent à explorer l'histoire du corps cinématique dans les oeuvres des Gilbreths, d'Antonin Artaud, de la nouvelle vague, et de Luis Buñuel.