La décentralisation a été envisagée, par la constitution de 18 février telle que modifiée par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la constitution, comme un tremplin de la gouvernance publique avec de positives implications sectorielles. Cependant le bilan dressé à mi-parcours est mitigé et révèle foncièrement des limites de la dynamique réformatrice de la décentralisation appliquée au secteur forestier. La présente étude met en relief le binôme décentralisation-gouvernance forestière. Elle se fonde sur un cadre d'analyse de la gouvernance forestière qui offre un cas d'école particulièrement intéressant. Il s'agit de la concession forestière 033/05 d'Alibuku attribuée à la compagnie forestière COTREFOR. Cette concession, objet d'une gouvernance multi-niveaux et multi-acteurs, est située dans la province de la Tshopo à cheval entre trois entités territoriales dont deux déconcentrées et une décentralisée. En raison de sa richesse en essences forestières, celle-ci agrège des acteurs institutionnels et non institutionnels aux intérêts divergents. La confrontation de ces acteurs ne favorise pas sa gestion durable et rentable.