Chaque auteur a sa part du récit, quand il prend sa source (ou quand il prend corps) dans la littérature. La force de l'ouvrage de Boudaoud Bellaredj tient dans son honnêteté foncière. Les histoires sont composées uniquement de témoignages assemblés, permettant à la fois l'immersion du lecteur et la vraisemblance historique. Chaque auteur a aussi sa part dans les espoirs nationaux et celui de Boudaoud est univoque : la condamnation de la violence et des idéologies qui la légitiment. Par les yeux du petit Rachid, qui a vraiment existé, je recommande vivement au lecteur de ce roman de laisser son empathie naturelle prendre le dessus, de relier les sentiments et les émotions des personnages à ses propres expériences et de vivre à la première personne, autant que faire se peut, les événements racontés, afin d'entrevoir les émotions qui animent la mémoire des Algériens et ces espoirs qui leur font envisager l'avenir. C. PRADIER-PFEIFFER