La justice transitionnelle est un ensemble de mécanismes hybrides qui emprunte la répression pénale et le recours à la faculté du pardon dans le cadre de la résolution des conflits au sein des pays dévastés par la violence armée et la violation massive des droits humains. De ce fait, elle secoue les pylônes du droit, stricto sensu, au point de paraitre comme une ode à la promotion de l'impunité. Cependant, elle a fait ses preuves et elle constitue une alternativesusceptible de favoriser la réconciliation nationale, engager le processus de démocratisation et l'éclosion de l'Etat de droit. Pour renforcer sa crédibilité, l'ingénierie de la justice transitionnelle reste très dynamique et s'adapte à chaque situation dans l'objectif de garantir les droits des victimes à la reconnaissance de leur statut et à la réparation, tout en veillant à la cohabitation nécessaire entre les belligérants devenus des acteurs du nouveau cadre politique démocratique. Sa nature ad'hoc rend compte de sa portée mesurée et constitue aussi une critique majeure de sa légitimité lorsque les objectifs de son institutionnalisation ne sont pas atteints dans les délais raisonnables.