Avec la consécration normative de la liberté de manifestation publique vers les années 1990 au Cameroun, l'enjeu majeur du droit public camerounais est la construction d'un véritable État de droit. L'étude de la liberté de manifestation publique s'inscrit dans un contexte général de l'évolution de l'État de droit au Cameroun et particulièrement du droit public. Or, dans ce cadre, deux analyses possibles semblent se confronter. L'une, vraisemblablement majoritaire, tend à soutenir l'idée d'une libéralisation du droit public camerounais à la suite des mutations observées à partir des années 1990. L'autre, minoritaire, tend à s'orienter vers l'idée contraire, à savoir que le droit public camerounais reste encore mu par l'autoritarisme. Face à cette contradiction, une problématique s'est dégagée autour de l'effectivité de la liberté de manifestation publique au Cameroun. Selon la problématique, une hypothèse de recherche se dégage autour de cette étude. En effet, l'analyse de l'effectivité de la liberté de manifestation publique au Cameroun est ambivalente. Cette ambivalence a trait à une dimension formelle large de cette liberté et une dimension matérielle limitative.