Al Qaeda et Daesh, les deux groupes terroristes les plus puissants du monde, ont des manières extrêmement différentes de se financer, qui tiennent en partie à leurs structures organisationnelles respectives. Ce décalage a une incidence sur l'efficacité et la pertinence du système international de lutte contre le financement du terrorisme. Car cette architecture réglementaire et politique a été largement conçue pour répondre au modèle proposé par les instigateurs du 11 septembre 2001, et ce largement à cause du prisme américain de la " Global War on Terrorist Finance ". Ce modèle est à présent remis en question par un nouveau groupe puissant aux méthodes de financement inédites : cela signifie-t-il pour autant que le système international de lutte contre le financement du terrorisme n'est pas adapté au défi lancé par Daesh ? Les régulateurs internationaux ont-ils construit un outil à ce point inspiré des méthodes d'Al Qaeda qu'ils se retrouvent aujourd'hui impuissants face à l'Etat Islamique ? Cet ouvrage propose l'analyse d'une composante essentielle de la guerre contre Al Qaeda et Daesh dont la modernisation est un enjeu majeur de sécurité collective au XXIème siècle.