Théâtre/Histoire (Fictif/Réel), il nous paraît important de dépasser cette césure ; l'entrecroisement de ces deux éléments, l'ellipse de la barre, a sans doute autant d'importance que la coupure qui les sépare. L'Histoire est ubiquiste (comment s'en sortir ?). Dans certains textes, l'Histoire y est présente extérieurement (références culturelles, allusions historiques, objets...) et permet de les situer sans difficulté, elle est surtout inscrite dans le non-dit du texte et en particulier dans sa forme elle-même. Toute oeuvre est potentiellement historique, dans la mesure où l'Histoire s'y inscrit comme soubassement ; le théâtre historique pourrait-on dire, selon l'expression lukácsienne, est doublement historique. Entre Histoire et théâtre, il y existe une sorte d'osmose, un entrelacement subtil. Osmose de l'art (esthétique du mensonge) et du réel (Histoire, récit objectif et véridique). Il est vrai que toutes les pièces de théâtre (voire la littérature) sont ancrées dans l'Histoire.