Nos sociétés sont riches d'un patrimoine architectural dense et varié. Il est le reflet des petites histoires qui ont façonné notre monde. Mais ce patrimoine vieillit et se pose alors le problème, outre de sa restauration et de sa conservation, celui plus radical de sa réhabilitation, voire de sa transformation avec changement de destination. Nos modes de vie ont évolué et le cadre bâti doit s'adapter. La réflexion développée ici porte en amont d'un projet de réhabilitation de la maison paternelle du peintre Gustave Courbet (1819-1877), située en Franche-Comté, dans un village rural, Flagey, non loin d'Ornans. La collectivité publique a pour objectif d'y réaliser un espace polyvalent utile à l'ensemble de sa population. Mais la qualité première de l'édifice est l'empreinte qu'y a laissé le grand peintre. Mon regard d'architecte ne peut dès lors s'arrêter au simple problème d'une réhabilitation quelconque. L'apport du peintre franc-comtois est incontestable dans l'art moderne. Il est moins évident de le rapprocher de l'architecture moderne, et pourtant de nombreuses similitudes apparaissent. C'est à partir de ces analogies que pourra alors s'élaborer le projet architectural.