Georges Eekhoud est surtout connu pour ses romans au naturalisme sombre et cependant curieusement baroque. Il peint les paysages de Campine, le port d'Anvers et ses quartiers douteux hantés par des personnages en dehors des normes sociales, religieuses ou sexuelles, révoltés au grand coeur qui s'opposent par leur noblesse d'âme aux bourgeois étriqués et égoïstes. Il reste fidèle à la définition qu'en donne Gustave Flaubert: «J'appelle bourgeoisie tout ce qui est de bas.» Romans aux relents pervers d'une immoralité qui écoeure se roulant voluptueusement dans la fange récits malsains d'adultères Eekhoud communie sacrilègement avec toutes ces âmes de dévoyés, rebuts ou martyrs d'une société athée et matérialiste épopée de vagabonds, anarchisisme érotique de gueux et de crèvemisère qui se démènent comme des bêtes dans une atmosphère sensuelle, relevée par la cruauté des descriptions. Son oeuvre est d'une sincérité bouleversante. Son style est rude, raboteux. Tous ses livres produisent une impression de brutalité, même là où à sa manière, l'auteur exprime sa tendresse pour l'humanité. L'intrigue du roman suit l'itinéraire de Laurent, en rupture avec sa classe d'origine la bourgeoisie qui va se tourner vers le prolétariat, puis vers le sousprolétariat, pour essayer de trouver une alternative à cette société bourgeoise à laquelle il veut échapper.
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