Il est des postures diplomatiques qui éveillent la curiosité. Tel est le « cas » Hugo Chávez, et la visibilité intrigante que ce dernier a conféré au Venezuela en diverses occasions. Basée sur une analyse discursive de la politique internationale conduite par Hugo Chávez entre 2004 et 2008, cette étude cherche à décrypter le projet vénézuélien et les thèmes sur lesquels il s'appuie : politique énergétique, relations avec les Etats-Unis, régionalisme latino-américain. Elle utilise les outils de la sociologie pour approcher le système international. La posture d'Hugo Chávez est ainsi analysée selon le concept de déviance, dans son acception durkheimienne. Après avoir montré comment Hugo Chávez inscrit sa déviance dans la lignée des Etats révolutionnaires, l'étude s'arrête sur la construction d'une déviance au sein du système international, et la rhétorique cultivée en conséquence. L'opposition d'une symbolique déviante forte et d'une déviance en pratique très mesurée conduit à statuer sur l'inefficacité relative de la stratégie d'insertion vénézuélienne, qui n'en est que plus frappante avec le recul dont nous disposons trois ans plus tard.