Pour Kourouma, il y a certainement un grand décalage entre ce qui a été vécu par les africains et ce que les chroniqueurs officiels ont rapporté. C'est ce qui l'a amené à prendre l'initiative pour combler ce vide délibérément installé entre l'Histoire et la mémoire collective.Ainsi, désireux d'accéder à une forme plus universelle de contestation, il décide de faire de la littérature son cheval de bataille et son arme préférée pour dénoncer les mensonges des puissances coloniales et de leurs collaborateurs africains, et aussi pour déconstruire tout discours qui se veut dominant ou hégémonique pour la simple raison qu'il émane d'une partie puissante.En fait, en choisissant la voie de la dénonciation et de la critique, Kourouma rejoint volontiers le club des écrivains que Stephen Vizinczey appelle « astronomes littéraires ».