La montée en puissance des guerres intra étatiques depuis la fin de la guerre froide a relevé la complexité de la nature de ce type de guerre pour lequel toute intervention extérieure est compliquée du fait du respect du principe de la souveraineté des Etats. Comment dépasser l'obsession souverainiste devant les atrocités de masse et protéger les populations civiles ? Comment mieux assurer la sécurité des personnes devant la menace de génocide, de nettoyage ethnique, de crime de guerre et de crime contre l'humanité ? C'est pour répondre à cette préoccupation que des entrepreneurs politiques ont forgé le concept de responsabilité de protéger qui a émergé grâce au mécanisme de sa construction sociale pour entrer dans l'agenda des instances décisionnelles des Nations Unies. Il faut dire que ce concept nait dans un contexte de promotion de la sécurité humaine où la morale s'impose de plus en plus dans les relations internationales. Mais ce concept salutaire dans sa lettre a donné l'impression, dans les premiers essais de son application, qu'il s'agit de ce que Jean Bricmont appelle "l'impérialisme humanitaire".