La responsabilité sociale de l'entreprise est un concept aussi complexe que protéiforme. Formalisation des nouvelles intentions sociétales de l'entreprise, le concept intrigue et interpelle autant par le large éventail qu'il ouvre en matière de régulation sociale que par sa nature privée, volontaire et non contraignante. Intrigué, le juriste a toutes les raisons de l'être tant la position des entreprises semble éloignée de celle qu'ont longtemps tenu ces mêmes acteurs privés dans le contexte de mondialisation, où la condition du travailleur n'est pas le premier critère pris en compte lorsqu'une restructuration est décidée ou qu'un sous-traitant est choisi. Pourtant, les quelques réflexions menées semblent démontrer que le concept de RSE peut être une opportunité, et même un nouveau aux moyen de faire émerger de nouvelles solutions en matière de responsabilité juridique des entreprises. D'abord, parce que le concept de RSE présente tous les éléments nécessaires à en faire un mode de régulation des relations de travail à une échelle nouvelle, celle de la mondialisation. Ensuite, car de véritables pistes de juridicisation de ces discours et pratiques d'entreprise existent.