Depuis la chute du communisme, la question de la restitution des biens juifs s'est posée de façon sensible dans les trois pays visés par cette étude. Les biens ont été tout d'abord confisqués, dès 1938 en Hongrie par le régime du régent Horthy, puis dans les deux autres pays à partir de 1939 par les Nazis. Ces biens n'ont pas été restitués par le pouvoir communiste qui tout au contraire poursuivit les confiscations des biens privés et communautaires. Depuis 1989, des lois ont été votées pour restituer ou compenser les propriétés perdues, au profit des individus, soumis au régime de la compensation, ou des communautés qui se voient restituer leurs bâtiments. Mais la principale revendication des Juifs est de voir reconnues les souffrances de la déportation, prélude à un dédommagement financier, ce qui impose aux États d'admettre leur part de responsabilité. La libéralisation de la société et l'arrivée sur la scène publique de la question juive conduit au renouveau culturel et religieux dans les trois pays mais à des degrés variés. Il se produit dans deux directions: redécouverte et entretien de la mémoire et projection vers le futur des nouvelles générations. Le but majeur de ce livre n'est pas seulement de rendre compte du processus de la restitution, mais aussi de retracer les contours d'une société disparue, à cet égard il dépasse le cadre de la problématique juive pour tenter un examen de la phase de transition dans les sociétés de trois pays de l'ancien bloc communiste.