C'était à l'aube du 7 février 1978. Dans la campagne sur la route du nord aux environs de Brazzaville, des soldats exécutaient dix hommes. Condamnés à mort par un tribunal d'Exception, ils étaient accusés d'avoir participé à l'assassinat du président de la République du Congo. Les preuves de leur innocence apportées par les avocats de la défense n'avaient pas pu les sauver du peloton d'exécution. Ils étaient morts sans avoir eu le temps de comprendre qu'ils étaient des boucs émissaires placés, dès le début du procès, au coeur des intrigues politico-militaires. En éliminant le chef de l'Etat, en supprimant les opposants gênants, la junte d'officiers comploteurs avait atteint son objectif : le pouvoir absolu. Aujourd'hui encore, dans cepays épuisé par des querelles politiciennes, déchiré par des luttes tribales et l'opportunisme politique, ces morts demeurent vivants dans l'esprit de beaucoup de gens. Comment, dans cette affaire, certaines pratiques de l'instruction judiciaire, monstrueuses dans leur principe, déraisonnables dans leurs modalités, désastreuses dans leurs conséquences, ont été possibles ? L'auteur montre ici la connivence terrible entre les juges et certains officiers, dans l'acte d'accusation autour duquel se déroulait l'implacable règlement de compte politique qui avait pris une tournure tribale.
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