Avec l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l'Union européenne en 2007, la migration des populations rroms en France est devenue synonyme de l'émergence des bidonvilles et des squats. Ces formes d'habitat informel, situés dans des espaces ségrégés, éloignés de la ville et des moyens de transport en commun, sont caractérisées par la misère et l'insécurité et génèrent une marginalisation et stigmatisation ethnique. Dans ce contexte, les mesures d'éloignement d'une population de migrants non désirés, telles que les évacuations et les expulsions vers les pays d'origine sont des vecteurs d'instabilité socio-spatiale des familles rroms. Ainsi, dans ces conditions d'instabilité socio-spatiale, les questionnements se posent sur l'accès des enfants rroms aux institutions académiques et sur la validité de leur parcours scolaire. L'objectif de cette étude empirique est de mettre en évidence l'imbrication de plusieurs facteurs socioculturels et politiques qui influencent l'accès et la stabilité de la scolarité des enfants rroms migrants en France.