Cette réflexion analyse le contexte géopolitique ouest-africain fragilisé par l'insécurité grandissante, la longévité des régimes politiques et la montée du déficit de légitimité des politiques qui sont autant de facteurs explicatifs de l'essor et du nouvel activisme des acteurs des sociétés civiles. Ce repositionnement présage la fragilité des régimes dictatoriaux et renforce la conscience collective des acteurs sociaux tout en créant de nouvelles vocations politiques provenant des sociétés civiles, des diasporas, des milieux technocrates souvent inconnus dans la sphère politique. Ainsi, pour répondre à cette crise de représentativité, les acteurs des sociétés civiles marqueront leur présence dans la vie politique des États par la participation aux processus électoraux à travers des projets d'observation citoyenne active, d'éducation à la paix et à la prévention des conflits électoraux. C'est dans cette dynamique que s'inscrivent les projets d'opérationnalisation des Systèmes d'Alertes Précoces en période électorale au Togo et au Burkina-Faso. L'expérience togolaise a prouvé que l'opérationnalisation d'un Système d'Alerte Précoce n'éradique pas les actes de violences électorales.