La monnaie est une forme de richesse génératrice de cohésion sociale. Dans ce cadre, l'étude de ses règles de fonctionnement permet de mettre en évidence le comportement mimétique qui caractérise le désir de richesse et la recherche de reconnaissance sociale des citoyens-clients. La monnaie devient alors un bien public. A hauteur du poids de l'intermédiation bancaire dans une économie, l'institution bancaire contribue à l'allocation de la monnaie. Cependant, l'univers de la banque est caractérisé par un paradoxe difficilement soluble : alors qu'elle permet via l'offre de moyens de paiement et de financement, l'accès à la " monnaie bien public ", elle est gérée de manière privée sous le couvert de la recherche permanente de l'efficience via la prévention du risque de défaut susceptible de générer des inégalités bancaires. Nous cherchons notamment à évaluer une tendance historique marquante de l'évolution du secteur bancaire dans le système capitaliste : celle de la substitution d'un secteur bancaire régi par les règles de la mutualisation traditionnelle des risques vers un système régi par les règles de la segmentation-sélection.