La problématique centrale de cet ouvrage repose sur l'applicabilité du cadre théorique de la grammaire homologique au persan. Cette grammaire propose un modèle qui s'applique aussi bien aux unités des strates du plan de l'expression (la phonématique et la graphématique) qu'à celles des strates du plan du contenu (la morphématique et la lexématique). Notre démarche comprend deux analyses : distributionnelle, qui isole les unités génériques de chaque strate (les X) et fonctionnelle, qui s'intéressant à la valeur des unités ainsi isolées. Le persan est à dominante phonogrammique, alors que le français demeure phono-morpho-lexogrammique. En persan, lors d'une opération dérivationnelle donnée, seules les bases verbales sont sujettes aux modifications formelles (alternances). La forme des bases nominales et adjectivales reste intacte dans leurs dérivés. Le lexème souche du dérivé français subit souvent des variations formelles quand il prend le statut du radical. L'affixe français, à l'opposé de son homologue persan, est aussi susceptible d'être affecté dans sa forme. Nos deux langues connaissent des mots considérés comme simples en synchronie, mais qui sont diachroniquement construits.